lundi 27 novembre 2017

Une filière française de la batterie est-elle possible ?.

"S’agissant du véhicule électrique et plus particulièrement des batteries, il faut que nous soyons en capacité de faire émerger une offre européenne compétitive pour équiper les 9 millions de véhicules électriques qui seront en circulation en 2020". Qui a dit ça ? Le Premier Ministre, qui s'exprimait devant le Conseil National de l’Industrie après sa visite le matin même chez Valeo. Cet appel lancé par Edouard Philippe rejoint le projet de la Commission Européenne qui aimerait bien constituer un Airbus des batteries.


"On ne peut pas se contenter d’un recours à une offre asiatique, alors que la batterie représentera à l’avenir une partie importante de la valeur d’un véhicule. C’est stratégique, à la fois pour les Etats européens et pour les constructeurs, afin de sécuriser sur le long terme nos sources d’approvisionnement. Nous devons donc travailler ensemble et en franco-allemand. Je sais que les constructeurs français y sont prêts", a encore dit Edouard Philippe.

Le problème, c’est que justement les fabricants de batteries sont tous asiatiques et incontournables. La preuve : Renault se fournit chez le coréen LG et en partie encore chez le japonais NEC et que le groupe PSA a choisi des partenaires chinois. Même Tesla, que d'aucuns considèrent comme la référence, ne serait rien sans le japonais Panasonic.

Peut-on vraiment monte rune filière française ? Il est totalement exclu pour PSA et Renault de travailler un jour avec Bolloré, dont la technologie n’est pas adaptée. On le voit, avec les ventes très confidentielles de la Citroën e-Méhari. Il reste bien sûr Saft, racheté pour près d'un milliard d'euros par Total.

Ce que l’on peut dire en tout cas, c’est que du côté allemand on travaille. Mercedes est devenu aussi un fabricant de batteries, grâce à sa filiale Accumotive. BMW annonce qu’il va dépenser 200 millions pour augmenter sa compétence dans ce domaine. En 2019, il disposera d’un centre où 200 experts travailleront notamment sur les cellules de batterie. Si la marque bavaroise assemble comme tant d’autres des cellules qui viennent d’Asie, elle aimerait maîtriser cette partie de la chaîne et en tirer un avantage compétitif en matière d’autonomie, de durée de vie, de vitesse de charge et bien sûr de coûts. Le centre aurait pour vocation à explorer de nouvelles pistes, en mettant au point des cellules et des chimies de batteries que d’autres fournisseurs pourraient ensuite fabriquer à grande échelle, si BMW ne le fait pas lui-même. Quant à Volkswagen, il entend lancer des usines géantes de batteries, en suivant l’exemple de Tesla.

Bon courage pour mettre d’accord tout ce petit monde.