jeudi 23 novembre 2017

Solutrans célèbre le camion propre et connecté

Jusqu'au 25 novembre, Lyon accueille le salon Solutrans. C'est en France le rendez-vous par excellence pour tour savoir sur les dernières tendances en matière de camions et d'utilitaires. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que les énergies alternatives, la connectivité et le transport autonome ont le vent en poupe. Il y est même question d'usine du futur et de start-up. Comme l'automobile (et on retrouve certains marques comme Mercedes, Renault, Volvo, ou d'autres qui appartiennent à Volkswagen), le véhicule industriel doit s'adapter à la nouvelle donne numérique et environnementale.


En matière d'énergie, il y a deux tendances. Même si on parle beaucoup d'électrique en raison de Tesla, c'est le gaz qui s'impose comme l'alternative la plus crédible au gas-oil. Sur le salon, on peut le voir sous la forme de GNC ou de GNC (liquéfié). En photo, il s'agit de l'Iveco Stralis 460 NP (Natural Power). Un Livre Blanc sur ce sujet a d'ailleurs été présenté à Solutrans. Il a été élaboré par le GTFM véhicules gaz, qui regroupe la FFC et de l'AFGNV dans le cadre de la PFA (Filière Automobile & Mobilité). Ce Groupe de Travail Filière Métier regroupe de nombreux acteurs pour traiter la question des carburant alternatifs et des infrastructures associées pour permettre au secteur du transport de participer activement à la transition énergétique.


L'électrique est aussi un thème traité au salon. MAN a prévu d'en parler, avec son véhicule 100 % électrique qui préfigure ce que sera la distribution en centre-ville de demain. Une version de ce véhicule est déjà en test d’exploitation en Autriche. Le lancement grandeur nature (est prévu en 2019. Un autre acteur à suivre est Gruau. Depuis décembre 2016, le carrossier français commercialise la première gamme de véhicules utilitaires 3,5 tonnes 100 % électriques et 100 % configurables métier (Benne - Transport de personnes - Frigorifique - Messagerie - Sanitaire - Funéraire). L'Electron II a une autonomie NEDC de 268 km avec sa batterie de 58 kWh.

La mobilité du dernier km est traitée aussi par ZE COMBI, qui propose un véhicule électrique homologué route, avec un container urbain amovible et mobile, afin de proposer une solution logistique pour les livraisons urbaines. Pour sa part, la société Tip Trailer propose des services de conversion de flottes vers de l’électrique.


Au passage, signalons que le camion expérimental Urban 2 de Renault Trucks, qui est un hybride 48 volts (avec une technologie Valeo), a été distingué également.


Et parce que l'électrification ne s'arrête pas à la batterie, il me faut signaler ici du Frigovan H2 Zero Emission. Pour la première fois, on a réuni dans un Kangoo électrique : une pile à combustible (d'origine Symbio), une isolation Easyfit dédiée, une réfrigération tri-mode exclusive conçue par Lamberet et de la télématique embarquée. Le véhicule peut parcourir 400 km selon le cycle NEDC et garantit une autonomie frigorifique de 8 heures. C'est une première mondiale.



Concernant le camion connecté et autonome. Ce sujet est notamment abordé ce jeudi, dans le cadre de la journée de la Suède. Précisons à ce propos que, suite à la visite d'Elisabeth Borne, la ministre des transports, qui est venue inaugurer le salon mardi, la France et la Suède vont élaborer une feuille de route commune sur l’innovation en matière de transports propres et autonomes. C'est une conséquence du partenariat stratégique franco-suédois pour l'innovation et les technologies vertes, signé par le Président de la République française et le Premier ministre suédois à Göteborg le 17 novembre dernier.


Il sera question aujourd'hui aussi de Transpolis, la future ville-test dédiée à la mobilité (un site unique en Europe). Située dans la zone métropolitaine de Lyon sur une surface de 80 hectares, c'est une cité laboratoire grandeur nature, connectée et intelligente, où seront testées les nouvelles solutions de mobilité urbaine, avec une approche qui s'applique aux véhicules, mais aussi à l’énergie utilisée, aux infrastructures routières, aux réseaux de communications, au commerce électronique, et même le mobilier urbain. Les initiateurs du projet ainsi que quelques partenaires publics et privés présenteront les principales lignes du projet qui devrait voir le jour d’ici un ou deux ans.

Mais, il y a eu aussi d'autres rendez-vous comme des conférences sur la blockchain et l'intelligence artificielle, la cybersécurité, les semi-remorques connectés, ou encore la route de demain.


Dans les infos à retenir, on a aussi appris que le pôle de compétitivité LUTB (Transport & Mobility Systems) et l'Auvergne-Rhône-Alpes Automotive Cluster sont réunis à travers une structure qui porte désormais le nom de CARA (European Cluster for Mobility Solutions). De l'idée jusqu'à la mise sur le marché, l'association a pour vocation de trouver des solutions innovantes face aux grands enjeux de mobilité. Pour cela, CARA rassemble aujourd'hui plus de 200 membres (acteurs majeurs de l'industrie des transports et de la mobilité, laboratoires, écoles et centres de recherche). En renforçant la mutualisation et les synergies, la structure poursuit une double mission : accompagner les mutations de la mobilité urbaine, particulièrement sur le transport de personnes et des marchandises de demain ; mais aussi fédérer et animer la filière de l'automobile et du véhicule industriel en Région Auvergne-Rhône-Alpes.