jeudi 16 novembre 2017

Seat à fond sur le digital

Comme promis, je reviens sur la Smart City Expo de Barcelone. Sur ce salon, et même en marge de l'événement, j'ai pu mesurer que Seat avançait rapidement sur la digitalisation. Moins de 10 mois après le Mobile World Congress, la filiale espagnole de VW a de nouveau pris la parole sur la voiture autonome, la voiture connectée et les nouvelles mobilités, nous ouvrant au passant les portes de son lab pour start-up en plein cœur de Barcelone et de son centre technique de Martorell.



Et on commence donc par le concept-car Leon Cristobal "Vision Zero". Il s'agit du véhicule le plus sûr jamais conçu par la marque espagnole. Faisant référence à Saint-Christophe, ce prototype propose 19 fonctions destinées à éviter ou à limiter le risque d'accidents.


Tout commence au moment de... boucler sa ceinture. La voiture ne démarre pas si quelqu'un n'a pas sa ceinture de sécurité. Mais surtout, Seat a intégré à la Leon Cristobal un éthylotest intégré. Malheur à celui qui a trop bu, il ne pourra pas démarrer le moteur. La marque est cependant consciente que c'est un problème potentiel.


Une application a été développée autour de ce concept-car. Elle permet par exemple de paramétrer l'usage qui est fait d'un véhicule que l'on prête (par exemple à ses enfants), en étant prévenu des excès de vitesse et de la sortie d'une zone délimitée. On peut aussi brider la vitesse maxi. L'appli permet d'obtenir des relevés détaillés de l'utilisation du véhicule.


Grâce à un capteur qui fait face au conducteur, la voiture peut déterminer s'il est en train de détourner le regard. Par exemple, si vous êtes tenté de regarder votre smartphone pour faire un SMS, la voiture vous rappelle à l'ordre.


Et dans la foulée, l'écran de bord suggère d'envoyer le message à votre place, en mode vocal, en suggérant une liste de contacts (les plus fréquents). C'est ce que Seat appelle le smart messaging. Dans cette même veine, le constructeur propose aussi d'utiliser des textes prérédigés qu'on peut envoyer d'une simple pression du doigt pour rassurer des gens qui cherchent à vous contacter, et sans avoir à  détourner l'attention.


L'électronique embarquée joue par ailleurs le rôle d'un ange-gardien, avec des aides à la conduite qui ont pour rôle de veiller au grain.


A la fois technologique et pratique, ce rétroviseur numérique permet d'effacer comme par magie les montants de portes et de donner une vue beaucoup plus dégagée pour faciliter les manœuvres.


A noter que la Leon Cristobal embarque également une mini dashcam qui sert de boîte noire et mémorise automatiquement la dernière séquence vidéo avant un accident.

Voir les photos.


Technologie toujours, avec une compétition de voitures autonomes en miniature. Le concept n'est pas neuf, puisqu'il est déjà appliqué chez Audi. Mais là, ce qui était intéressant, c'est que les participants faisaient évoluer leurs mini-véhicules robotisés sur une piste, aménagée sur le stand de Seat. C'était l'occasion de voir comment travaillent les équipes de grandes universités.


Sur ce même salon, j'ai pu aussi rouler avec la Mii en version électrique. Ce modèle n'est pas disponible dans la gamme, puisque c'est un prototype dont se servent les start-up qui travaillent sur le Metropolis Lab, à Barcelone.


Elle n'a pas de clé et se déverrouille via une application sur smartphone. Quelques infos sur la Mii électrique, très sympa à conduire : sa batterie de 18,7 kWh autorise une autonomie théorique (NEDC) de 160 km. Sa vitesse maxi est plafonnée à 130 km/h.


Puisque l'on parle de start-up, nous sommes allés justement visiter le Metropolis Lab, qui se trouve dans Barcelone, au Pier 01 qui est l'incubateur des start-up en bord de mer (Palau de Mar). Un site qui a été inauguré par le président de Seat, Luca de Meo. Dans cet environnement plutôt relax, avec des Mac flambant neufs, les jeunes pousses travaillent sur des projets en lien avec les nouvelles mobilités. Parmi les projets, on peut citer le signalement de travaux qui peuvent impacter le trafic, du covoiturage par communautés, ou encore l'utilisation de technologies mobiles et de Big Data pour aider les bus à trouver des itinéraires alternatifs.


Et pour compléter le tableau, je termine avec la visite du centre technique de Martorell. On y a parlé du cockpit du futur (j'ai revu la marquette qui avait été présentée au GSM World Congress), de l'intégration de l'assistant vocal Alexa d'Amazon dans des  modèles de série (Ateca et Leon en fin d'année, Ibiza et Arona en 2018) et du partenariat avec Telefonica autour de la 5G. Avec ce même opérateur, qui fait partie d'un écosystème qui comprend également Waze, Seat réfléchit même à l'intégration de la technologie Blockchain pour des applications concernant l'usine du futur.


Bref, la marque espagnole joue aussi le rôle de tête chercheuse par rapport à la mobilité du futur, étant entendu que le climat local semble agir sur l'inspiration.