samedi 15 juillet 2017

Voiture autonome : le match des autoroutes

A deux jours d'intervalle, Renault et le groupe PSA ont communiqué sur leurs coopérations respectives. Le premier travaille avec la Sanef (Normandie, Nord et l’Est de la France), le second avec Vinci Autoroutes (premier opérateur d’infrastructures autoroutières en Europe). Dans les deux cas, il s'agit de préparer la future communication entre véhicules et avec l’infrastructure (V2X), dans le cadre des projets européens SCOOP et C-Roads. Une étape qui va faciliter l'insertion du véhicule autonome.

Renault et PSA ont établi ces partenariats pour s'assurer que les futurs véhicules automatisés pourront passer sans encombre les péages. Ce n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Et d'ailleurs, ceux qui roulent ou qui ont essayé des véhicules équipés de freinage automatique ont sûrement déjà rencontré le problème de la voiture qui pile en arrivant devant la barrière.

Pour passer le péage, la voiture autonome doit donc dialoguer avec l'infrastructure. Voici comment Renault et PSA ont procédé.

Dans le cas de Renault, le véhicule reçoit l’information de l’infrastructure environ un kilomètre avant le péage pour accéder à une file accessible, compatible avec les véhicules autonomes. Avant d’arriver sur la zone, le véhicule anticipe sa position et adapte sa vitesse en réduisant son allure grâce aux panneaux de signalisation. Pour pouvoir approcher de la barrière de péage, en l’absence de marquage au sol, le véhicule autonome de Renault utilise des lignes virtuelles, dérivées d’une carte haute définition des lieux. L’accès à la voie dédiée se fait à une vitesse inférieure à 30 km/h, tandis que les capteurs maintiennent le véhicule au centre de sa file.Ensuite, durant la phase d’accélération, le même système de voie virtuelle est utilisé. Mais, le véhicule tient compte également du trafic environnant pour adapter la trajectoire. Dès que le marquage au sol est restauré, le guidage du véhicule autonome reprend normalement.

Avec PSA, un système de guidage est déployé 500 mètres en amont de la barrière de Saint-Arnoult, en direction de Paris. Il permet au véhicule autonome de suivre une trajectoire pré-enregistrée, qui le guide jusqu’à la voie de péage* sélectionnée et équipée pour l’accueillir. Dans un premier temps, une autorisation de passage est adressée au véhicule, lui indiquant si la barrière est ouverte. L’infrastructure transmet cette information au véhicule autonome au moyen d'une Unité de Bord de Route (UBR), positionnée 300 mètres avant la barrière de péage, en bordure d’autoroute, et raccordée au système de péage. Celle-ci utilise pour l’émission de ses données, le protocole ITS G5 (un WI-Fi routier). Le système d’information du péage a quant à lui été modifié pour assurer les passages de véhicules autonomes. Il analyse en temps réel la disponibilité de la voie et s’assure que les conditions sont réunies pour permettre le passage en toute sécurité. L’autorisation ainsi calculée est ensuite envoyée au véhicule autonome via l’antenne UBR. Par la suite, le système de guidage relié à Vinci Autoroutes indique le trajet à parcourir à la sortie de la barrière, jusqu’à ce que le véhicule rejoigne la section courante de l’autoroute.

Evidemment, le franchissement du péage nécessite aussi que le véhicule soit doté d’un badge de télépéage.

Si cela peut fonctionner en France, avec un badge de type Liber-T, il y a encore du chemin à faire avant que des véhicules autonomes étrangers puissent franchir le péage dans les mêmes conditions,et inversement pour les véhicules français amenés à emprunter des autoroutes à l'Etranger.

*Désormais, trois voies du péage de Saint-Arnoult sont équipées pour transmettre rapidement et de manière sécurisée l’information d’autorisation de passage relayée par l’antenne UBR et accueillir les véhicules connectés et autonomes, à l’instar du véhicule Citroën C4 Picasso Autonome du Groupe PSA.