lundi 20 mars 2017

Plus tourné vers l'électrification, PSA n'abandonne pas pour autant le Diesel

En ces temps troublés, où il est de bon temps de crier haro sur le Diesel (y compris de la part de commentateurs de foot* dont on se fiche royalement de leur avis), je voudrais apporter quelques précisions. D'abord, il faut saluer les efforts de transparence de PSA. Le groupe a annoncé à Genève la publication d'ici quelques mois des émissions de NOx (oxydes d'azote) en usage réel, en association avec deux ONG et Bureau Veritas.

"Dans une période de «faits alternatifs» et de manipulations malhonnêtes des tests d'émissions, PSA a préféré la transparence et l'ouverture pour rétablir la confiance de ses clients, a déclaré lors du salon de Genève Greg Archer, de l'association Transport & Environment. D’autres constructeurs devraient suivre son exemple », a t-il souligné.

Par ailleurs, le constructeur français prépare l'arrivée de moteurs Diesel encore plus propres en vue de la norme Euro 6.2.

A la rentrée 2017, PSA va en effet appliquer de nouvelles motorisations moins polluantes sur sa berline compacte Peugeot 308, à l'occasion de son restylage. Ainsi, un diesel Blue HDi 1,5 L de 130 chevaux remplacera l'actuel 1,6 L de 150 chevaux. Le groupe vise des gains en consommation et CO2 de 5 à 7 %. Mais surtout, PSA a développé un système qui permet de stocker les oxydes d'azote à froid, et de les brûler ensuite quand le moteur sera chaud. De quoi éradiquer le problème des NOx qui, en se transformant en dioxydes d'azote (NO2), forment un gaz irritant montré du doigt lors des pic de pollution.

Ajoutons que le même constructeur français s'engage à réduire dès l'automne prochain l'écart entre le seuil théorique de la norme et les rejets réels à 1,5 (50 % d'émissions en plus). Et ce, avec trois ans d'avance sur ce qu'a prévu la Commission Européenne.

Pour enfoncer le clou, je voulais également vous rapporter ce qu'a confié Gilles Le Borgne, Directeur Qualité et Ingénierie du groupe, devant quelques journalistes au salon de Genève. Il nous a fait part de son étonnement, à propos de l'enquête de la Répression des Fraudes qui a transmis à la justice ses conclusions. Mais surtout, il a reçu des mails en provenance de toute l'Europe, de la part d'interlocuteurs qui semblaient sidérés que l'on puisse suspecter PSA.

Qu'en pensent les commentateurs de matches où on voit des mecs surpayés et aux cheveux péroxydés qui jouent à la baballe ?  

*Un sport où on ne triche pas, comme chacun sait.