samedi 31 décembre 2016

Particules fines : et si on s'interrogeait sur la part de l'essence ?

Le Diesel-bashing a atteint un tel niveau de ridicule en France - heureusement qu'il ne tue pas, sinon ça ferait du dégât - qu'on nous sert le thème de l'éradication de cette motorisation, même quand elle n'est pas responsable. La pollution dure en vallée de l'Arve, où 85 % des particules sont dues au chauffage ? Sus au Diesel ! En l'absence de nombreux parisiens partis pour les fêtes, des particules persistent en Ile-de-France ? Vite, la circulation alternée ! Mais, est-ce qu'on ne devrait pas se poser une autre question : et si ces particules venaient d'une autre source ?

Ce n'est bien sûr qu'une hypothèse, mais je pense qu'elle est fondée. Le travail de sape méthodique a eu pour effet - en France seulement - de faire baisser la part du Diesel dans les immats de VN à 52 %(source : CCFA). Il a donc perdu plus de 20 points en 4 ans (et encore plus pour les particuliers). Contrairement à ce que pensent les politiques et les doux rêveurs, le transfert ne se fait pas au profit de l'électrique. Il bénéficie à l'essence. Et comme le savent ceux qui connaissent l'automobile, c'est à dire aucun média de masse, et au final très peu de gens hélas, les moteurs essence à injection directe émettent 10 fois plus de particules que les Diesel récents.

Je vous invite à lire cet article du Monde.

Résumons. Depuis 2012, date à laquelle le Diesel avait effectivement atteint un seuil qui, de l'avis de tous, était trop haut, on a donc favorisé le transfert vers des motorisations soi-disant plus propres mais qui consomment plus (donc plus de CO2) et émettent des particules. Et en 4 ans, ça en fait des centaines de milliers de véhicules.

De la même façon que le bonus-malus a ruiné les finances publiques en incitant les français à acheter des modèles Diesel (dont la plupart sans filtre à particules), le Diesel-bashing organisé par les mêmes politiques contribue juste à décupler le nombre de particules. Le tout, au nom de l'environnement. Quel talent tout de même.

Bizarrement, je n'ai jamais entendu ça sur BFM TV. Ni chez Ségolène Royal (mais dans son cas, moins elle en dit...). Et comme on ne peut pas faire le distinguo entre les particules Diesel et les particules essence, lors des pics de pollution, il est plus simple de servir du prêt à penser (si on peut appeler ça de la pensée) avec l'éradication du Diesel.

Par chance, à partir de 2017, le renforcement des normes Euro 6, va contribuer à rendre obligatoire le filtre à particules. Mais pour de nombreux véhicules en circulation, il est trop tard.

Sinon, j'informe Madame Hidalgo que, même quand toutes les voitures de Paris et d'Ile-de-France seront électriques, et ce n'est quand même pas demain la veille, il y aura toujours des particules. Hé oui.... Je parle des particules liées au freinage, dont le niveau est non négligeable. Quelle belle histoire nous servira-t-on alors pour lutter contre cette pollution ? Le freinage alterné ?