mardi 17 mai 2016

La guerre de la voiture autonome se déplace-t-elle sur le terrain des VTC ?

La récente décision d'Apple d'investir dans la principale application de voitures avec chauffeur en Chine pour un milliard de dollars a été très commentée. Même si ce n'est qu'une goutte d'eau, par rapport à sa tirelire de 235 milliards de dollars en cash, la firme à la pomme a quand même déboursé une belle somme pour s'offrir Didi Chuxing*, le principal rival d'Uber. Cet investissement n'est peut-être qu'une manoeuvre tactique, suite à des pressions du gouvernement chinois, qui cherche à freiner l'expansion d'Apple. On peut aussi faire remarquer que la firme dirigée par Tim Cook voit ses résultats se tasser : les ventes d'iPhone reculent pour la première depuis le lancement en 2007 et Apple a perdu par ailleurs sa place de première capitalisation boursière mondiale, au profit d’Alphabet, la maison mère de Google. Mais, il s'agit peut-être d'une décision plus stratégique qu'on ne le pense.

Le futur de la mobilité passera sans doute par des véhicules taxi robotisés. On sait qu'Uber travaille sur le sujet et que General Motors entend profiter de son investissement dans Lyft (le rival d'Uber aux USA) pour tester des véhicules automatisés dans la flotte. Dès lors, Apple pourrait se servir de Didi pour apprendre le métier d'opérateur et acquérir de précieuses données. Un article du Wall Street Journal se livre à une analyse assez détaillée de la concurrence à laquelle se livrent les sociétés de VTC, qui comptent parmi leurs actionnaires des géants chinois comme Alibaba et Tencent. Pour sa part, Google siège toujours au board d'Uber, même si les deux sociétés semblent en compétition frontale sur le véhicule autonome.

Quoi qu'il en soit, les experts de l'automatisation et du véhicule électrique sont aujourd'hui très demandés. Et ce que l'on peut constater, c'est que c''est la Chine qui anime le mercato. Alors qu'on a beaucoup parlé à une époque de Faraday Future, qui a déçu au CES de Las Vegas, et de NextEV, qui travaille déjà son image en s'engageant dans le championnat de Formule E, en attendant de premiers véhicules en 2017, c'est une autre compagnie qui fait actuellement le buzz. Future Mobility est justement soutenu par Tencent, le géant chinois des services en ligne. La société débauche des talents en provenance de Google, Tesla, BMW et Mercedes.

Détail amusant : Future Mobility collabore avec le groupe industriel taïwanais Foxconn, spécialisé dans la fabrication de produits électroniques, et... qui est le sous-traitant d'Apple pour les iPhone.

*Actif dans 400 villes de Chine avec 300 millions de clients.