jeudi 7 avril 2016

PSA : futur acteur majeur de la voiture connectée et autonome ?

Après la présentation du plan produit et de son volet électrification, dans le cadre du programme Push to Pass, je poursuis avec les deux autres piliers : à savoir le véhicule connecté et autonome. Et c'est d'abord de l'automatisation de la conduite que je vais vous parler. Alors que Renault-Nissan va proposer dès la fin de cette année (au Japon) et en 2017 (avec notamment le Qashqai en Europe) des premiers systèmes évolués gérant la conduite dans les bouchons, le calendrier de PSA démarre en 2018. Peut-on parler pour autant de retard pour le constructeur français ?



Oui, si on le compare aux marques Premium, qui à cette date seront déjà passés à une assistance bien plus évoluée sur autoroute et probablement le parking entièrement automatisé. Mais, pour un constructeur généraliste, et qui plus est seul, il n'a rien à envier à un Hyundai-Kia par exemple.


D'ailleurs, lors de la présentation de Push to Pass, le tableau présenté par PSA m'a intrigué. Si le groupe promet de pouvoir lâcher les mains du volant (hands off) en 2020, pour peu que la législation l'autorise bien entendu, il s'engage dès 2021 sur une assistance qui n'a plus besoin d'être supervisée du regard (eyes off) par le conducteur.

La road map s'appuie sur des ADAS (systèmes d'aide à la conduite) que PSA se procure auprès de partenaires, comme par exemple ZF TRW.


En ce qui concerne le véhicule connecté, Carlos Tavares a aussi fait un certain nombre d'annonces. Il a rappelé que 2016 était l'année du déploiement du "mirroring" pour les smartphones. Il est vrai que le système Mirror Screen (avec CarPlay et Android Auto plus tard) est annoncé sur de nombreux modèles.


Par ailleurs, on verra apparaître de l'infotainment dans le cloud en 2018 et de la mise à jour de logiciels dès 2020 (comme sur le modèle de Tesla). Comme l'indique ce slide, le constructeur entend être agile et intégrer rapidement les évolutions technologiques. C'est le boulot de la business unit pilotée par Brigitte Courtehoux.


Toujours en matière de véhicule connecté,  PSA va proposer des assurances du type "pay as you drive", dont le tarif sera indexé sur le nombre de km parcouru, et "how do you drive". Ces données seront fournies par des boîtiers embarqués, dans le cadre des offres de leasing. Le groupe entend également profiter du véhicule connecté pour développer le lien avec les ateliers, en après-vente.


Et ce n'est pas tout. Le constructeur travaille avec IBM pour générer des données sur le trafic (à partir des capteurs de ses véhicules connectés) et les revendre à d'autres opérateurs. Des choses ont déjà été opérées à Nice et en Belgique dans une optique d'aménagement des routes. C'est une façon de faire du business à partir de la Big Data.

Demain, on évoquera plus spécifiquement le rôle qu'entend jouer PSA, en tant qu'opérateur de mobilité.