vendredi 18 mars 2016

VEDECOM : déjà 2 ans et beaucoup de projets

Hier, je me suis rendu à Satory près de Versailles pour assister à une cérémonie célébrant les deux ans de VEDECOM. Vous vous souvenez sans doute qu'il s'agit de l'Institut du Véhicule Décarborné et Communicant et de sa Mobilité. C'est une initiative assez unique* en Europe et probablement dans le monde. Devant un parterre de 300 personnes, la conférence a permis de faire un bilan d'étape et de présenter les dernières réalisations, en particulier dans l'électrification et le véhicule autonome.



Le directeur général de VEDECOM, Antoine Mullender, a indiqué que l'institut comptait aujourd'hui 117 personnes, dont 40 chercheurs. Ils totalisent déjà 50 publications et 6 brevets. L'institut est une machine de guerre qui bénéficie du soutien des constructeurs français et de poids lourds de l'industrie, comme Valeo et Continental. En lien avec la PFA, elle travaille par exemple sur le véhicule autonome.


Voici la ZOE qui a roulé lors du congrès ITS de Bordeaux en zone urbaine. Elle a réédité cet exploit quelques semaines après à Versailles. Le concept continue d'évoluer, avec de nouveaux cas d'usage. VEDECOM prépare le terrain pour les futurs modèles de PSA et Renault.


Toujours en matière de véhicule autonome, voici un Picasso... qui ne l'est pas. Ce véhicule dispose des mêmes capteurs (lidars, radars, caméras), mais son rôle est de modéliser l'environnement en 3D pour scanner tout ce qui se passe dans le trafic réel autour de Satory dans le cadre du projet Moove**.


VEDECOM va faire rouler 6 véhicules de ce type, qui recueilleront l'équivalent d'1 téraoctets de données chaque jour (par véhicule) et parcourront 150 000 km tous les 3 mois. Leur rôle est justement de préparer les futurs véhicules autonomes à s'adapter à leur environnement.

**Monitoring Outillé pour le Véhicule dans son Environnement


Autre projet : la mise en place d'une desserte avec une navette autonome entre la gare de Saint-Cyr et Satory. L'idée est de proposer une alternative à la voiture individuelle, en complément des transports en commun, sur une voie privative (une voie ferré militaire peu utilisée).


En fait, le véritable événement était l'ouverture d'un atelier de prototypage de machines électrique. La machine que vous voyez ici n'existe qu'à dix exemplaires dans le monde. Elle permet de diviser par 10 le temps entre la conception d'une pièce et sa fabrication. Sur un même site, on va de l'idée à l'objet, en mode Fab Lab.

L'idée est de permettre ainsi aux équipes de travailler sur de nouvelles pistes pour réduire la taille des composants et améliorer les performances (puissance, réduction du bruit). L'objectif est de diviser par 3 ou 5 le coût du groupe motopropulseur électrique (moteur et électronique de puissance) d'ici 10 ans.


Le Président de VEDECOM, qui n'est autre que Guillaume Devauchelle de Valeo, estime que 80 % des véhicules neufs seront hybridés en 2020. Cela veut donc dire 80 millions de véhicules au niveau mondial, embarquant un Stop & Start et des moteurs électriques plus ou moins puissants.


En parlant d'électrification, l'institut travaille sur la recharge par induction. On voit ici la bobine en mode statique.


Mais, une piste d'essai est en voie d'aménagement pour tester la recharge... en roulant. C'est tout l'objet du projet FABRIC. Le long de cette piste de 100 m, 57 blocs fournis par Qualcomm Halo seront installés pour fournir 20 kW à la voiture en mobilité. Chez VEDECOM, on pense que ce mode de recharge, avec des bobines placées à des endroits stratégiques, éviterait d'embarquer de grosses batteries à bord des véhicules.


Enfin, précisons que l'Institut de la Ville en Mouvement, créé par PSA, a rejoint VEDECOM. Cela permet d'ajouter une dimension sociétale à l'ensemble et d'en faire un outil vraiment unique pour la compétitivité de l'industrie automobile française.

Voir l'album photo.

*L'institut rassemble les industriels de la filière automobile et de l'aéronautique (dont Airbus et Safran), les opérateurs d’infrastructures et de services de l’écosystème de la mobilité, ainsi que les établissements de recherche académique, et des collectivités locales d’Île-de-France.