jeudi 14 janvier 2016

La Formule E fera étape à Paris au printemps pour un e-Prix d'anthologie

Hier, une conférence de presse a été organisée pour présenter l'événement sportif automobile majeur de l'année en France, le premier Grand Prix de Formule E (ou plus exactement e-Prix) à Paris. L'hexagone, qui n'a pas accueilli de GP de Formule 1 depuis 2008, et qui n'a pas complètement renoncé*, accueillera donc une manche de ce championnat de la FIA le 23 avril prochain. Le tracé sera au coeur de la capitale, autour du site prestigieux des Invalides.



Rendez-vous était donné donc à l'Hôtel de Ville, chez Anne Hidalgo, qui a accueilli à ses côtés le ministre des Sports Patrick Kanner, ainsi que Jean Todt (Président de la FIA) et Alejandro Agag (le patron de la Formula E). Une conférence de presse très politique, qui a permis à la maire de Paris de réaffirmer son soutien à la mobilité électrique ("qui est l'avenir") et à la lutte contre la pollution.


Il est vrai que la Formula E a su se faire accepter grâce à l'absence d'émissions locales et surtout du bruit (ce qui semblait être un handicap pour certains journalistes), et c'est ce qui lui permet de pouvoir aligner des monoplaces au coeur des grandes villes du monde.

Voici d'ailleurs en vidéo le tracé de ce futur e-Prix de Paris. Les bolides atteindront 200 km/h en vitesse de pointe.


Jean Todt, qui n'est pas resté très longtemps, a expliqué qu'il attendait depuis 50 ans qu'un événement sportif se déroule en plein coeur de Paris. Tout comme Moscou (sur la Place Rouge), Paris a choisi d'accueillir la course en centre-ville. Depuis son bureau de la Place de la Concorde, celui qu'on appelait le Napoléon de la F1 chez Ferrari (en référence à sa petite taille et son sens de la stratégie) pourra se rendre à pied aux Invalides, ou les bolides passeront juste à côté du tombeau de l'Empereur.


Plus surprenant, on a vu aussi Rachida Dati à cette même conférence. Il faut dire qu'elle est maire du 7ème arrondissement et que le e-Prix se déroulera chez elle. Elle a donné son accord à cet événement. C'était assez amusant d'entendre Jean Todt parler de Anne et de Rachida, lesquelles étaient tout sourire. Il aurait pu ajouter "Bertrand", car le projet de e-Prix a été proposé à l'époque de Bertrand Delanoë, et finalisé quand Anne Hidalgo a pris le relais à la mairie.


Pour sa part, Patrick Kanner (que personne n'a appelé Patrick), a indiqué que la France avait la capacité d'accueillir le monde entier, avec d'une part cet événement, mais aussi l'Euro 2016 de football. Il a aussi évoqué bien sûr la candidature de Paris aux JO de 2024.


Le grand patron de la FE, Alejandra Agag, a rappelé que la technologie était française. C'est en effet dans l'hexagone que sont fabriquées les monoplaces, même si elles embarquent du matériel qui vient aussi de chez McLaren et Williams. C'est donc assez logique de voir cette formule arriver en France, le pays qui héberge le siège de la FIA.


On a pu entendre aussi les partenaires, à commencer par Michelin. Pascal Couasnon, le patron de la compétition, a rappelé que c'est une voiture électrique, la Jamais Contente, qui a franchi le mur des 100 km/h en 1899. Et elle était chaussée de pneus de la firme Clermontoise. Michelin ne pouvait pas imaginer ne pas être acteur de ce championnat.


Evidemment, on a entendu aussi Alain Prost. Le quadruple champion du monde de F1, qui représente Renault au sein de l'écurie e-Dams (dans laquelle court son fils), a expliqué que l'intérêt général pouvait réunir des compétences et arriver à concrétiser des projets. Tout le monde lors de cette conférence a évoqué un rêve qui se réalisait.


En parlant de rêve, Alejandro Agag en fait un : celui que les batteries gagnent en capacité de stockage d'énergie. Aujourd'hui, les pilotes doivent conduire deux voitures par GP, faute d'une autonomie suffisante. Mais, ce problème sera réglé d'ici un peu plus de trois ans selon le patron de la FE, qui est revenu enthousiaste du CES de Las Vegas, et qui est confiant dans les progrès à venir en matière de batteries.
A noter que j'ai pu interroger Alejandro Agag, à propos du projet Roborace de véhicules autonomes. D'ici un an, l'objectif est de pouvoir aligner 10 monoplaces où le talent se manifestera au niveau du software.


Mais pour en revenir à la course, ce sera l'occasion pour Renault et DS de briller à domicile.


A noter que BMW i est partenaire du championnat. Et si vous vous demandez pourquoi il y a un Segway, une trottinette et un vélo électrique, c'est parce que ces outils de mobilité électrique seront mis à contribution le 23 avril dans le cadre d'un trophée de la mobilité électrique des Parisiens, avec des équipes qui feront des courses en relais.


Et pour l'anecdote, le prochain album de Miche Vaillant, Renaissance, aura pour cadre le Grand Prix de Paris.

Voir l'album photo.


*Le ministre des Sports, Patrick Kanner, a indiqué que le département de la Nièvre voulait relancer un Grand Prix de France et que l'Etat avait la volonté d'aider, mais que les conditions financières n'étaient pas réunies à ce jour pour un tel événement.