mercredi 20 janvier 2016

Bridgestone Driveguard : le pneu anticrevaison pour tous ?

On nous avait vendu un pneu connecté, et c'est finalement un pneu anticrevaison pour la rechange que le manufacturier japonais a présenté en grande pompe, hier sur la Côte d'Azur. Rien de très nouveau sous le soleil, d'autant que ce même concept existe déjà aux Etats-Unis et au Canada depuis 2014. Le Driveguard arrive donc en Europe, dès ce printemps*. C'est un pneumatique qui permet de continuer à rouler après une perte de pression pendant 80 km et jusqu'à une vitesse de 80 km/h.



Et vous allez me dire, oui comme un Run On Flat. Hé bien oui. Alors, qu'est-ce qui justifie d'inviter un contingent conséquent de journalistes européens pour présenter ce produit, qualifié de "game changing innovation" ?


D'abord, c'est un pneu plus léger qu'un Run On Flat (il ne pèse que 900 grammes de plus qu'un pneu classique) et dont le confort de roulage est amélioré, car typé moins ferme. Bridgestone a aussi travaillé sur la réduction du bruit et de l'échauffement (avec des ailettes de refroidissement). En fait, ce produit est dérivé du Turanza et a fait l'objet de greffes (une carcasse en polyester et des inserts sur les flancs) pour apporter la fonction anticrevaison.


Par ailleurs, le compromis est honnête en performances avec un produit classé A en freinage sur le mouillé et C en résistance au roulement.


Mais surtout, la marque japonaise a souhaité rendre ce produit accessible. Il est donc moins cher aussi qu'un Run On Flat et comparable en prix à un pneu "Premium" (le niveau de prix est calqué sur celui de Michelin). C'est le principal argument du Drive Guard, qui ouvre à un plus grand nombre de clients une technologie élitiste qui se limitait aux véhicules BMW et Mercedes.


La condition est simplement d'avoir une voiture équipée d'un TPMS (Tyre Pressure Monitoring System), ce qui est le cas sur les modèles récents, car ce système est obligatoire en Europe depuis 2012 sur les véhicules neufs. 32 millions de véhicules seront concernés en 2016 et 72 en 2020.

Ce que j'ai appris, c'est que le site Internet de Bridgestone permettra de savoir, en fonction de son véhicule, s'il est équipé ou non d'un TPMS et si la référence existe en Drive Guard.


Bridgestone a eu la bonne idée de nous faire essayer le pneu... déjà crevé. Quelqu'un s'est donc occupé de crever méthodiquement un pneu de chaque véhicule d'essai avec un clou. Puis, nous sommes partis faire un bout d'essai sur une vingtaine de km.


Sur des routes sinueuses à proximité de Nice, nous avons pu mesurer que le conducteur gardait le contrôle en maniabilité de son véhicule. Au début, la voiture tire un peu sur le côté, mais mis à part  le bruit du pneu crevé, il est tout à fait aisé de rouler jusqu'au prochain garage.


A l'arrivée, le pneu est quand même bien abîmé.


Pour le fun, Bridgestone nous a aussi fait faire un atelier pour remplacer une roue crevée. Un grand moment de solitude, sauf pour certains de mes confrères qui maîtrisaient. Il paraît que 60 % des conducteurs ont connu au moins un cas de crevaison au cours de ces dernières années et que dans 23 % des cas cela arrive la nuit.


Le Drive Guard évite cet inconvénient, mais la sécurité a un prix. Celui du pneu qu'il faut remplacer car après avoir roulé à zéro pression il est fichu. Et il faut compléter par un autre pneu pour faire la paire.

Voir les photos.

*Il sera disponible en Europe à partir de mars dans 19 tailles de pneus Eté et 11 tailles de pneus Hiver – de 185/65 R15 jusqu'à 245/40 R18.