vendredi 21 novembre 2014

Une autonomie des batteries doublée en 2020 et une montée en puissance de l'hydrogène : les enseignements du Challenge Bibendum

A défaut d'avoir été invité au Challenge Bibendum en Chine, je connais suffisamment de monde (dont des consultants mais pas seulement) qui a pu se rendre sur place et me faire part des réelles avancées techniques et de la teneur des débats. On a beaucoup parlé de la mobilité électrique, ce qui n'est guère étonnant dans un pays où la pollution atteint un tel niveau (on m'a décrit le phénomène de la pluie noire) que le recours aux énergies alternatives est inévitable.


D'ailleurs, ce virage sur l'aile est acté. Dans le cadre de l'accord entre les USA et la Chine sur la réduction du CO2 pour un horizon 2030, Pékin a fait part de son intention de réduire de façon significative les particules PM2,5 avant 2020. A cette date, la part de l'électrique sera de 2 %. Elle passera à 10, voire 15 % en 2030.

Pour les solutions, on pense bien sûr à l'hybride plug in, qui est déjà une réalité avec plusieurs modèles sur le marché, et à l'électrique. A ce propos, lors d'un atelier sur l'e-mobility, Rémi Bastien - le patron de la recherche - de Renault a confirmé que la densité d'énergie serait doublée d'ici 2020. Ce qui veut donc dire qu'une voiture comme la Zoé verrait son rayon d'action passer à 300 km environ. Il faut aussi noter que la Chine veut avoir la maîtrise des technologies liées à la batterie. Comme on le sait, c'est en Asie que se trouvent les fournisseurs, et si le Japon et la Corée tirent leur épingle du jeu, Pékin veut changer la donne. Transmis aux dirigeants français qui croient encore qu'on est les champions du monde de l'électrique et que la planète nous admire...


A propos des frenchies, La Poste a fait un passage remarqué. On pouvait voir la Kangoo électrique avec prolongateur d'autonomie sous forme de pile à combustible (la techno de la PME tricolore SymbioFCell). Cette solution a d'ailleurs été citée en exemple par Renault. Tiens tiens...

Le fait est que l'hydrogène se développe aussi avec les premiers véhicules qui arrivent sur le marché (j'y reviendrai demain). Et il y a au moins un constructeur chinois, SAIC, qui s'intéresse à cette énergie et présentait un prototype. L'université de Tongji a une compétence reconnue dans le domaine de la pile à combustible. La Chine ne pousse pas encore l'hydrogène, faute d'avoir atteint suffisamment de maturité technique. Mais, cette forme d'électro mobilité figure bien dans la roadmap. Pékin estime que 50 % des véhicules seront électriques ou à hydrogène d'ici 2050.

A noter que les experts s'accordent sur un coût d'usage comparable au diesel, avec un prix de l'hydrogène à 9 € le kg (1 kg = 100 km). La bonne nouvelle est qu'à côté du Japon, de la Californie, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, la France pourrait rejoindre le club des pays qui développent l'infrastructure.