mercredi 4 juin 2014

Voiture connectée : le grand flou artistique

Cette semaine, je suis intervenu dans une conférence d'Agora Clubs à Paris devant un parterre de gestionnaires de flottes d'entreprises pour parler de véhicule connecté. Un sujet très à la mode et qui intéresse les professionnels à la recherche d'informations. Au cours de cette soirée, j'ai eu l'occasion de préciser ce que l'on pouvait mettre derrière cette notion, car les attentes ne sont pas du tout les mêmes.


Contrairement au grand public, qui peut se satisfaire de pouvoir écouter la musique de son smartphone et éventuellement de retrouver sur l'écran de bord le menu de son smartphone (MirrorLink, CarPlay), les gestionnaires de parcs veulent récupérer de la donnée. Et plutôt de la big data. Ce qui les intéresse, c'est de savoir où se trouvent les véhicules, combien de km ils parcourent et comment ils sont conduits (style de conduite, consommation). Cela passe par des applications basées sur le réseau CAN de bord, avec de la remontée de données en provenance des capteurs du véhicule. La maintenance préventive est évidemment un plus.


Le problème aujourd'hui, c'est que chaque constructeur a sa solution propriétaire et que cela oblige les gestionnaires à utiliser plusieurs interfaces, car leur parc est rarement monomarque. Bref, il y a encore pas mal de travail pour arriver à l'harmonisation et c'est pour cela que des spécialistes comme Masternaut (et parmi les nouveaux arrivants, Bosch) ont toute légitimité pour intervenir sur ce marché.


Ce que j'ai pu mesurer lors de la table ronde, où nous avons à la fois parlé d'Apple, de Google (y compris pour sa nouvelle Google Car) et de Microsoft, et aussi bien sûr des constructeurs qui ont monté un store (avec d'ailleurs des résultats catastrophiques), c'est que l'on fait la confusion entre voiture connectée et autonome. Evidemment, l'automatisation fait partie des futurs possibles de l'automobile et le conducteur pourra sans doute profiter de ces plages sans intervention pour faire autre chose (ses mails par exemple). Mais, pour le moment, les besoins exprimés par les entreprises (localisation, remontée de données, aide à la conduite) ne sont pas encore pleinement satisfaites. Et cela n'aide pas les gestionnaires de parcs, qui peuvent pourtant utiliser la voiture connectée comme un outil de réduction des accidents et de l'empreinte carbone et en même temps d'amélioration de la productivité.