lundi 27 janvier 2014

Rapport de l'OPECST : des idées intéressantes pour la voiture propre et partagée

Je n'ai guère de considération pour Denis Baupin, député écologiste dont les propos outranciers sur l'automobile lui valent le surnom bien mérité de "Khmer Vert"*. Celui qui s'auto proclame le "Jack Lang des Transports" (là, on rêve) a cependant co-signé un rapport qui mérite bien quelques lignes sur ce blog. Avec la sénatrice UMP Fabienne Keller, le Vice-Président de l'Assemblée Nationale a publié pour le compte de l'OPECST (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) un rapport sur les « nouvelles mobilités sereines et durables ». Le texte propose un certain nombre d'idées pour favoriser l'achat et surtout encourager l'utilisation de voitures propres. Il y est question aussi de complémentarité (et non de concurrence) avec les autres modes de transport et d'information multimodale pour mieux orienter les choix.



Commençons d'abord par les aides à l'acquisition. Les auteurs souhaitent préserver les avantages du bonus écologique pour les véhicules électriques et hybrides. Mais, ils veulent aussi les étendre à d’autres énergies alternatives (GPL, GNV, E85). Autre idée : une étiquette énergie qui prenne en compte la consommation, les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques « du puits à la roue ». Un prêt à taux zéro est également proposé pour que les ménages modestes puissent acheter une voiture écologique. Les parlementaires souhaitent par ailleurs que les certificats d’économies d’énergie puissent s’appliquer au remplacement de véhicules anciens et que la commande publique soutienne les énergies alternatives. L’OPECST souhaite également que les flottes professionnelles (taxis, administrations) s’ouvrent davantage aux énergies alternatives.


Sur les usages, le rapport préconise un certain nombre de pistes : accorder la priorité à ces véhicules (voies de bus et de taxis) dans les zones congestionnées, réduire le coût du stationnement (par exemple avec un disque vert) et leur réserver des places dédiées, mais aussi abaisser le coût du péage sur les autoroutes.


Le partage du véhicule est également mis en avant. Ainsi, le rapport suggère de favoriser davantage l’autopartage, aussi bien auprès du grand public qu’en entreprise et auprès des collectivités, ainsi que le covoiturage.


Un pass unique pour ces pratiques et l'accès aux transports en commun (comme à Belfort par exemple) serait un plus. La création d'un observatoire des mobilités, avec un regard sur les meilleurs pratiques qui se développent à l'étranger, me paraît aussi être une bonne idée.


S’agissant des constructeurs, aucune piste ne doit être fermée (par exemple l’hydrogène) pour favoriser la transition énergétique. Mais, le rapport souhaite que les industriels se tournent davantage vers le service, avec de la location et du partage de véhicules, en attendant l’arrivée des véhicules autonomes que l’OPECST encourage et veut expérimenter.


Les véhicules légers, à deux, trois ou quatre roues, doivent être aussi encouragés, estime le rapport, et pouvoir rouler sur les mêmes voies que les voitures.


C'est surtout une nouvelle communication que l'OPECST veut promouvoir autour de l'automobile. L'idée est de privilégier la faible consommation (exemple le 2 L/100 km), la moindre pollution et l'agrément. Il ne s'agit pas de tuer le plaisir, ni de menacer l'emploi, mais d'inciter à des choix plus intelligents que le gros 4X4 en ville par exemple. Si Denis Baupin arrive à concrétiser ce changement culturel, il pourra alors se réclamer de Jack Lang.
En attendant, voyons si "la mobilité sobre, sereine et sûre" deviendra la grande cause nationale de l’année 2015 comme le préconise ce rapport de parlementaires.

*qui combat notamment violemment le diesel. Un thème traité de façon plus soft dans le rapport de l'OPECST. Le texte souhaite favoriser le « retrofit » de filtres à particules pour les diesels les plus polluants. L'office demande également à approfondir les études sanitaires sur les impacts de la pollution, et étudier de manière approfondie les impacts des polluants combinés, particules fines, polluants secondaires liés à l’essence…