jeudi 21 novembre 2013

Salon de Tokyo : où en est l'électrification au Japon ?

Nissan présente à Tokyo un concept électrique étonnant, profilé en forme de flèche et qui donne les sensations d’un planeur. C'est un véhicule fun, dans la lignée du Land Glider, un quadricycle qui penche dans les virages et que Nissan avait présenté à Tokyo en 2009. Avec un siège conducteur en position centrale, une aéro poussée qui réduit la traînée pour mieux coller à la route et des G latéraux pour renforcer le plaisir de conduire, cela promet. D'autant que l'auto a des moteurs électriques indépendants et intégrés aux roues arrières. Mais ici, le concept fait le trait d'union entre la ZEOD RC - la fameuse voiture de course électrifiée qui participera aux 24 h du Mans - et un éventuel nouveau modèle électrique de série.


En attendant, la marque japonaise lance plus sagement l'e-NV200, la version électrifiée d'un utilitaire de la gamme. Ce véhicule, qui sera fabriqué à Barcelone pour l'ensemble du monde, est prévu pour mi-2014. Ce sera donc le second modèle électrique de la gamme, après la Leaf qui reste le best seller absolu avec 87 000 exemplaires vendus. Le show Nissan est complété par la Leaf automatisée, une Leaf Aero Style (pour le marché japonais avec un look revu) et le New Mobility Concept*, qui n'est autre que le Twizy rebadgé.


Il faut noter que le grand chef a parlé du marché. Carlos Ghosn a reconnu que l'objectif de vendre 1,5 million de véhicules électriques au sein de l'alliance d'ici 2016 nécessiterait 4 ou 5 ans de plus. C'est la faute à l'infrastructure de charge, car les acteurs qui devaient investir n'ont pas tenu leurs promesses (ben tiens...). Par contre, il maintient toujours le chiffre de 10 % de véhicules électriques en 2020... si tout le monde s'y met et si les bornes sont là.


Les 10 % sont peut être jouables si on intègre l'hybride rechargeable. On a appris, juste avant le salon de Tokyo, que l'alliance Renault-Nissan allait coopérer avec Mitsubishi sur les véhicules électriques. Un partenariat qui concerne Nissan, sur les mini cars au Japon (les Kei Cars) mais aussi Renault. Pour sa part, Mitsubishi annonce qu'il veut vendre 20 % de sa production en 2020 en électrique et en hybride rechargeable.


A ce propos, la marque présente deux concepts utilisant la technologie hybride rechargeable. Le premier concept a pour nom GC-PHEV. C’est un grand SUV de nouvelle génération doté d’un système hybride rechargeable à haut rendement. Il combine la dynamique de conduite d’un SUV à des performances environnementales de tout premier ordre. Et c’est un véritable véhicule tout-terrain, grâce au système intégré S-AWC (Super All Wheel Control) qui assurent une maniabilité, une stabilité et des capacités de franchissement. De plus, le GC-PHEV est un « véhicule connecté », dont les liaisons sans fil sont combinées avec des technologies de sécurité préventive et d’aide à la conduite.


Le second concept est le XR-PHEV. De la taille d’un Nissan Juke, ce SUV compact est lui aussi équipé d’un système hybride rechargeable, mais plus léger et éco-énergétique.


On note au passage la présence de panneaux solaires pour récupérer de l'énergie et alimenter temporairement des équipements.


L'hybride plug in est aussi à l'honneur chez Honda avec l'Accord. Mais, pour en revenir à l'électrique, la seule actualité se limite à sa micro car électrique (MC-β) , prévue pour l'autopartage.


Et puis il y a a aussi une nouvelle version du Mini Cub, une espèce de Segway en version ultra légère.


Rien de très nouveau donc. Mais, cela ne veut pas dire que le Japon renonce à l'électrique. Il y a au contraire une alliance entre Honda, Nissan, Mitsubishi et Toyota pour aider financièrement le déploiement de bornes de charge lente et rapide. Ils vont aussi créer un opérateur, avec un modèle de facturation unifié. En complément des pouvoirs publics, les industriels de l'archipel espèrent ainsi favoriser des corridors et soutenir les ventes de véhicules électriques et rechargeables. Et avec un réseau unifié et compatible avec leurs produits.

*ce véhicule est utilisé dans le cadre du service d'autopartage Choimobi à Yokohama, qui a drainé 2700 clients dès le premier mois.