mercredi 12 juin 2013

Et voici la Bosch Car : l'automatisation à l'allemande

A l'occasion de la manifestation qu'il organise tous les deux ans dans son centre de recherches à Boxberg, en Allemagne, Bosch est venu avec une BMW dont la conduite est automatisée. La Bosch Car n'a rien à envier à la Google Car ou encore au véhicule expérimental que Lexus a dévoilé en début d'année à Las Vegas.


Voici une vidéo :



Bien évidemment, il s'agit d'une voiture de développement et on espère que le capteur laser (un lidar) situé sur le toit pourra être miniaturisé dans le futur.



Faute de quoi, il y aura quelques problèmes pour entrer dans les parkings.


Notre voiture d’essai, une Série 3 Touring, était équipée également de radars et d’une caméra stéréoscopique, ainsi que d’un GPS différentiel, d’une direction assistée électrique et bien sur de l’ESP.


Et ça, c’est ce que la voiture « voit », grâce à la carte 3D. La Bosch Car est ainsi capable de se repérer dans son environnement. Elle détecte les autres véhicules et les piétons (ce qui déclenche un freinage automatique) et s’adapte aussi aux feux tricolores (elle s’arrête au feu rouge et redémarre au vert). Sur l’autoroute et dans les bouchons, elle est capable de faire du « stop and go ».


Mais, pour gérer le traitement d'image, il faut embarquer quelques ordinateurs dans le coffre...


Lors de l’essai, où j’étais passager (un ingénieur de Bosch se tenait derrière le volant au cas où), nous avons pu tester ces différentes phases. Je dois dire que c’est assez impressionnant.

Voir la vidéo :

 

Pour être déjà monté dans plusieurs voitures autonomes, plus ou moins artisanales, j’ai pu mesurer les progrès accomplis. La tenue de cap est stupéfiante. Que ce soit en ligne droite, dans un rond-point (dont nous avons fait plusieurs fois le tour) et surtout sur l’anneau de vitesse (où nous avons atteint 120 km/h), la BMW a conservé sa trajectoire sans à-coups.


Certes, de temps en temps, ce véhicule expérimental a besoin d’un reset…


Selon Bosch, il faudra encore améliorer les capteurs et cela devrait prendre une bonne dizaine d'années. Même pour un Bosch, qui a produit à ce jour 1 millions de radars et qui prévoit d'atteindre le seuil des 10 millions en 2016. La Bosch Car fera de la fusion de données.


Et l’idéal serait aussi d’avoir des cartes en 3D avec une précision de 10 centimètres, réactualisées en temps réel par les données échangées avec d’autres voitures.


Pour avoir discuté avec Gerhard Steiger, en charge de l’activité contrôle du châssis chez Bosch, l’automatisation sera graduelle. Elle commencera par la conduite assistée dans les bouchons (suivi de file en 2014, en attendant le changement de voie piloté qui permettra de lire le journal ou ses mails dans le trafic), se poursuivra avec le parking piloté à distance (par smartphone en 2015, puis à une date ultérieure par ses propres moyens grâce à une vision 360 degrés) et arrivera plus tard sur l’autoroute (vers 2020 avec le maintien dans la file, le suivi de ligne et un pilote automatique). La gestion du trafic en ville s’annonce plus compliquée.


Mais, à l’horizon 2025, la conduite automatisée sera peut-être une réalité. Un rêve auquel Google va d’une certaine façon contribuer car il a stimulé les constructeurs et sans doute accéléré les recherches, qui se déroulent justement dans la Silicon Valley.

Voir le diaporama :