jeudi 30 août 2012

L'approche française pour la conduite automatisée

A défaut d'être d'accord sur l'électrification, PSA et Renault ont au moins une approche commune en ce qui concerne l'automatisation de la conduite, ou plus exactement la délégation de conduite dans certaines circonstances. Les deux constructeurs sont d'ailleurs réunis au sein du projet VeDeCoM* dans les Yvelines, avec d'autres partenaires dont Valeo, mais aussi des PME, des écoles, des centres de formation ou encore des laboratoires et des centres de recherche, comme l'INRIA. Il existe un savoir-faire français dans ce domaine.

Si les briques technologiques existent, avec des systèmes qui gèrent le freinage automatique et la correction de trajectoire, l'automatisation sera graduelle. On la verra d'abord se déployer dans les parkings, où la vitesse de circulation est minimale. Munie de capteurs et de caméras, la voiture pourra venir se garer toute seule. Y compris sans présence du conducteur. La fonction de voiturier automatique a déjà été abordée dans ces colonnes et c'est techniquement faisable.
On pense également aux autoroutes, où le tracé des voies facilite la gestion par la machine. Mais, ce sera une conduite semi-automatique, avec des équipements qui pour la plupart existent en fait déjà sur le marché (radar ACC, alerte anti angle mort, alerte de franchissement de ligne). On ne peut pas envisager tout de suite des trains de voitures, comme cela a été fait par exemple dans le cadre du projet SARTRE. Par contre, la conduite automatisée sera appliquée dans les bouchons. Le conducteur sera d'ailleurs assez enclin à laisser le véhicule prendre la main sur l'accélérateur et le frein dans ce genre de circonstances.
Rendez-vous donc entre 2015 et 2018 pour ces premières applications, avec des technologies éprouvées et assez abordables.

*Un institut dont j'ai déjà parlé, lié au pôle Mov'eo et qui explore à la fois le véhicule propre, le véhicule communicant et les nouvelles formes de mobilité.