jeudi 12 avril 2012

La position de Renault sur l'hybride et le plug in (deuxième partie)

Après la présentation hier des projets de recherche de Renault dans l'électrique, publics mais peu médiatisés par la marque, j'en viens donc à la position sur le véhicule hybride. La question intrigue, car le constructeur ne communique que sur l'électrique pur. Pourtant, et la présentation qui a été faite à l'occasion d'un congrès sur le véhicule électrique et hybride (RHEVE 2011 à l'IFP Energies Nouvelles) en atteste, il y a bien des choses dans les tuyaux. Prenons l'exemple du Kangoo ZE avec prolongateur d'autonomie à l'hydrogène. Il y a apparemment plusieurs projets, dont un impliquant le français SymbioFcell (fournisseur de la pile à combustible) et le belge Solvay. En stockant 1 kg d'hydrogène à 350 bars, l'autonomie passe à 300 km. Un autre démonstrateur, avec Air Liquide et Intelligent Energy, est soutenu par le conseil général des Yvelines.



Ce n'est la première fois que Renault suit cette piste du prolongateur. Jusqu'en 2005, le constructeur français a vendu un Kangoo électrique avec range extender qui pouvait parcourir 160 km. Il faisait appel à un moteur de 500 cm3 d'origine Lombardini et développant 10 kW.



Une autre piste pour demain est le véhicule bi-mode. Ainsi, Renault est impliqué dans le projet VELROUE (Véhicule Utilitaire Léger hybride bi mode), labellisé par l’Ademe dans le cadre du Grenelle de l’Environnement et qui réunit plusieurs partenaires dont Michelin et l’IFP Energies Nouvelles. C'est encore une fois un Kangoo. Le démonstrateur fonctionne en deux modes :
- un mode électrique grâce à l’implantation de deux moteur-roues de technologie Michelin (Active Wheel) sur le train arrière qui, alimenté par un pack batterie, permet un déplacement en mode électrique en zone urbaine.
- un mode thermique optimisé pour sa consommation en usage extra-urbain et permettant de conserver l'autonomie d'un véhicule conventionnel, grâce à un moteur essence avec boîte automatique (ce dernier joue le rôle d'un range extender).


Ce n'est pas tout à fait de l'hybride, car il n’y a pas de lien énergétique entre le moteur thermique et le moteur électrique. Les deux modes pourront être opérants simultanément uniquement dans certains cas d’usages très spécifiques. A noter que le véhicule a du coup 4 roues motrices en mode électrique.


En fait, Renault a une vision bien particulière de hybride. Comme on l'a vu, il explore la piste du prolongateur d'autonomie sur de l'électrique pur. Mais, il n'exclut pas non plus l'hybride plug in avec une batterie pouvant apporter de 30 à 60 km d'autonomie en ville, en lien avec un moteur essence. L'objectif est de descendre à moins de 50 g de CO2 par km. A l'autre bout de la chaîne, le Stop and Start est arrivé sur la nouvelle génération de moteurs à essence et diesel Energy. Mais a priori, il n'y a toujours pas de "full hybrid" classique, essence ou diesel.