samedi 17 mars 2012

Retour sur le concept Emerg-e d'Infiniti


J'ai déjà parlé de ce concept dans un précédent article sur les prolongateurs d'autonomie, qui est la technologie à la mode au salon de Genève. Mais, avec plus de recul, j'aimerais entrer plus dans le détail, car l'Infiniti Emerg-e est un véhicule atypique, à plus d'un titre. Avant de parler technique, voici quelques chiffres pour poser le décor. Cette sportive électrique hybride développe au total 402 ch, grâce à deux moteurs électriques de 150 kW, et offre des accélérations de 0 à 100 km/h en 4 secondes. La puissance maxi, disponible pendant 30 s au maximum, permet d'atteindre jusqu'à 222 km/h. Mais, l'autonomie se limite à 48 km (en cycle normalisé). C'est pourquoi Infiniti a choisi de greffer un petit moteur thermique de 1,2 L pour porter l'autonomie totale à 480 km avec des rejets de CO2 limités à seulement 55 g par km.



Alors, en quoi ce modèle est-il si différent ? D'abord, c'est la première Infiniti développée en Europe et, qui plus est, dans le cadre d'un programme d'échange de technologies. Le concept Emerg-e entre dans le cadre de l’initiative technologique parrainée par le gouvernement britannique à travers le TSB (Conseil de la stratégie technologique), dont le but est d'accélérer l'arrivée des voitures à faibles émissions sur les routes britanniques. Ce programme vise à promouvoir les échanges entre fournisseurs innovants et des pionniers qui ne pourraient peut-être pas sinon entrer en contact avec de grands constructeurs. C'est dans ce cadre qu'Infiniti a eu l'opportunité de travailler avec Lotus, qui projetait en parallèle de développer une sportive à prolongateur d'autonomie. Du coup, c'est ce spécialiste qui fournit le range extender : un bloc 1,2 L qui développe 35 kW (56 ch) et un couple de 107 Nm. Pour intégrer tous ces composants (deux moteurs électriques, les batteries, quatre convertisseurs, le moteur 3 cylindres et un réservoir d’essence), le constructeur japonais a choisi de répartir les masses en position centrale. Le concept fait appel à de l'aluminium pour le châssis et  de la fibre de carbone pour la carrosserie, à l'aérodynamisme très soigné.


L'autre source d'étonnement est la présence dans cette auto de batteries lithium-ion phosphate. Ce n'est pas la technologie que Nissan utilise habituellement. Il faudra regarder cela de plus près pour le développement de futurs produits. En tout cas, j'ai eu l'occasion d'échanger à propos de ce concept avec François Bancon, l'homme des projets avancés chez Nissan-Infiniti. Le range extender n'est pas forcément la piste que le groupe va privilégier, sachant que l'hybride plug in fait aussi bien pour moins cher. Mais, cela ne va pas empêcher la marque japonaise de produire deux exemplaires, qui seront testés à travers le monde. Nissan, qui ne remet pas en cause son programme électrique malgré un démarrage très lent, fait déjà de l'hybride et dispose avec le prolongateur d'autonomie d'une technologie de plus.