mardi 17 janvier 2012

La recherche sur la voiture du futur : à quoi sert l'IFFSTAR ?

Il y a tout juste un an, l'INRETS (Institut National pour la Recherche sur les Transports et leur Sécurité) et le LCPC (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées) fusionnaient pour devenir l'IFFSTAR (l'InstitUt FrAnÇAis Des sciences et technologies Des trAnsports, De l’AménAgement et Des réseAUx). Un évènement passé inaperçu, sauf dans la communauté de la recherche. Ce choix est motivé par la nécessité pour la France d'avoir un outil de recherche encore plus performant et de portée internationale, au moment où l’Europe, qui prépare le 8e PCRD*, retient le « smart, green and integrated transport » parmi les 7 grands défis sociétaux de ce siècle.



Ca, c'est pour la déclaration d'intention. Mais, voyons ce qu'il y a derrière. Car, si la France a soi disant une certaine "expertise" et que l'INRETS n'a jamais autant signé de contrats de recherche et déposé de brevets, en quoi les travaux menés peuvent-ils intéresser les constructeurs et les équipementiers automobiles ? Le contrat d’objectifs 2010-2013 fixe pour cet institut 28 objectifs et des orientations stratégiques partagées à 10 ans dont l’écomobilité, l’optimisation des transports et la sécurité routière. Pour le LCPC, le même type de contrat fixe 38 objectifs, avec des priorités issues du Grenelle de l'Environnement, notamment les économies d’énergie et de ressources naturelles, la maîtrise des risques naturels y compris ceux liés au changement climatique, la durabilité des constructions et le développement des transports alternatifs à la route.


Une fois qu'on a dit ça, quels sont concrètement les actions menées ? De par son implication dans les pôles de compétitivité (i-Trans, Mov’eo, Advancity, LUTB, System@tic), l'INRETS est au contact d'industriels et apporte sa matière grise ainsi que des moyens d'essai. Les projets Co-DRIVE, SCoREF et PLATA sont par exemple trois projets collaboratifs qui visent le développement de systèmes communicants pour l’automobile avec Renault, PSA, Valeo et quelques PME innovantes. Il y a aussi le projet de nouvel institut VeDeCoM qui devrait regrouper sur Versailles-Satory plus de 200 nouveaux chercheurs (dont 19 du LCPC et de l’INRETS) autour de trois thèmes : les composants des véhicules électriques ou hybrides, les systèmes embarqués communicants, les nouveaux systèmes de mobilité. D'autres travaux concernent par exemple l'analyse de la perte d'attention au volant (grâce à l'apport de la neuro chirurgie) et l'assistance de la conduite.
Demain, je reviendrai sur quelques exemples concrets.

*Programme Cadre de Recherche et de Développement