mardi 4 octobre 2011

Autolib' entre dans le concret (troisième partie)


Suite et fin de ce panorama consacré à la mise en place progressive d'Autolib' à Paris avec la Bluecar de Vincent Bolloré. je vais vous parler aujourd'hui de certaines fonctions innovantes et du capital que pourrait retirer l'industriel breton d'un tel service, unique au monde par sa taille (1100 stations dans 46 communes et 3000 voitures). Comme cela a été annoncé, Bolloré va investir au minimum 100 millions d'euros dans ce projet. Pour devenir rentable, le service doit recruter au moins 80 000 abonnés utilisant la voiture deux fois par semaine et pendant une heure. Un objectif que le grand patron se fixe en 7 ans, sachant que sa concession court sur 12 ans. Vincent Bolloré va avoir beaucoup de frais, dont l'assurance et la maintenance des véhicules. N'oublions pas non plus qu'il y a la masse salariale de 1500 personnes, en comptant les ambassadeurs et les 250 employés du centre de contrôle des opérations.


C'est précisément à Vaucresson, en banlieue ouest, dans les locaux de Bolloré Energies, qu'est situé le centre des opérations d'Autolib'. Ouvert 24h/24 et 7j/7, ce centre nerveux va suivre en temps réel chacune des Bluecar. Des conseillers seront disponibles pour répondre aux questions posées par les clients et pour intervenir en cas de problème.


Le centre de contrôle est également joignable depuis la voiture. La Bluecar est évidemment communicante et un bouton bleu est prévu pour pouvoir appeler un conseiller en cas de souci. Il faut également savoir que les voitures sont tracées par GPS et qu'une alerte se déclenche si on sort du périmètre délimité par les 46 communes adhérentes au programme Autolib'. Dans ce cas, un conseiller appelle dans le véhicule pour savoir ce qui se passe.


Un mot sur les bornes de recharge : elles seront plus de 6600 à terme. C'est un sacré dispositif et ces bornes pourront être utilisées par les autres utilisateurs de véhicules électriques. Il faudra toutefois s'abonner et payer 180 euros par an. Les clients intéressés pourront donc venir se garer sur des places Autolib' le temps de faire la recharge (pendant 8 heures). Ce sera un coup de pouce pour inciter à l'usage des véhicules électriques.


Si d'aucuns dénoncent l'ajout de 3000 véhicules et la construction de stations qui éliminent des places de stationnement, Autolib' fait remarquer que l'auto partage va en fait contribuer à enlever du trafic parisien l'équivalent de 22 500 véhicules, soit l’équivalent de 164 500 000 kms parcourus par an par des véhicules plus polluants.


Reste à voir maintenant quel avantage peut retirer Vincent Bolloré de ce pari électrique. Il est en train d'apprendre un nouveau métier, celui d'opérateur d'auto partage de véhicules électriques. Une activité qui pourrait se révéler porteuse, car le groupe a été approché par une ville britannique. Mais, le principal intérêt est de montrer au monde entier la fiabilité de ses batteries. Bolloré persiste et signe dans cette voie, en rappelant que la batterie est une évolution logique dans sa stratégie, l'industriel étant numéro un mondial dans le domaine des condensateurs.