lundi 18 juillet 2011

La prime à la casse n’a pas eu les effets escomptés


Une étude récente réalisée par l’International Transport Forum (un organisme qui dépend de l’OCDE), et avec le support de la Fondation FIA, l’Agence Internationale de l’Energie et l’UNEP, se penche sur les effets de la prime à la casse initiée dans trois pays : France, Allemagne et Etats-Unis. C’est intéressant, car le rapport a essayé de mesurer de quelle façon les aides avaient eu un impact en matière de qualité de l’air, de CO2, d’indépendance énergétique et de sécurité routière.

La conclusion est que c’est le programme CARS aux USA qui a eu le meilleur bilan entre les coûts et les bénéfices attendus, d’un point de vue sociétal. La mise à la casse de vieilles voitures a coûté 850 millions d’euros mais avec des gains de 58 % en pollution par les oxydes d’azote et de 18 % en sécurité routière. Au total, 80 % des objectifs (d’un point de vue coûts pour la société) ont été atteints.
En Allemagne, le bilan est nettement moins bon. La prime à la casse a coûté 3 milliards d’euros pour un bénéfice de seulement 25 %. Le gain est « epsilonesque » en consommation (1 %) et en CO2 (0,3 %), la prime ayant bénéficié à des voitures moyennes et non des citadines.
Quant à la France, elle a investi 555 millions d’euros pour un résultat assez mitigé (46 % d’objectifs atteints). Paradoxalement, ce n’est pas en CO2 que les gains sont les plus sensibles (seulement 2 %), mais en réduction de la consommation (9 %), en réduction des oxydes d’azote (17 %) et en sécurité routière (18 %). Le rapport pointe du doigt le fait que la France aurait pu avoir de meilleurs résultats, si la mesure n’avait profité avant tout aux petits véhicules diesel (non équipés de filtres à particules pour la plupart). Autrement dit, la mesure phare du Grenelle de l’Environnement a surtout coûté de l’argent et déplacé le discours sur le terrain du CO2, au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes.

Lien : http://www.internationaltransportforum.org/Pub/pdf/11Fleet.pdf