samedi 22 janvier 2011

L'électrique dominera le thermique avant 2030 selon une étude de McKinsey


Dans une étude* récemment publiée, McKinsey passe au crible trois scénarios et en déduit que l'électrification sous toutes ses formes prendra définitivement le pas sur le moteur thermique vers 2030. A cette date, 20 à 35 % des voitures utiliseront de l'énergie électrique (électriques et hybrides confondus) et le bon vieux moteur à explosion fera face à plusieurs formes de propulsion dont le véhicule électrique à batterie, mais aussi l'électrique avec prolongateur d'autonomie, l'hybride et la pile à combustible.

Pour son étude, le cabinet de consulting s'est basée sur trois hypothèses :
- une réduction modérée des émissions de CO2 à 95 g par km en 2050 (le scénario "en dessous de 100", qui s'appliquera à partir de 2020)
- une réduction plus agressive à 40 g par km en 2050
- une réduction très stricte à moins de 10 g par km en 2050 (de façon à se caler sur les prévisions du GIEC, et sur la base de l'augmentation de 2 degrés pour le climat)
La seconde lui paraît la plus réaliste. Pour parvenir à un tel résultat, les constructeurs ne pourront pas faire l'impasse et devront passer à l'électrique, ainsi qu'à l'hybridation.
Les évolutions à venir vont permettre de rebattre les cartes, car les champions de demain ne seront pas forcément ceux d'aujourd'hui. McKinsey prévoit qu'en 2030, le marché des composants électriques (moteurs électriques, batteries) pèsera deux fois plus que celui des composants mécaniques. Les marques historiques devront passer des accords stratégiques avec les équipementiers, ainsi qu'avec les nouveaux entrants. Le profil des ingénieurs va changer aussi avec des besoins attendus de 420 000 personnes dans les 20 ans à venir, avec des compétences en chimie et en électronique. Les "ingés" en mécanique ont du souci à se faire. Les DRH vont devoir aussi recruter des traders, car les tensions seront très vives sur les matières premières, en particulier le lithium, avec une demande qui sera multipliée par 100 ou 200.
Bref, tout ça pour dire que les stratégies pour demain vont devoir jongler avec tous ces paramètres. Le passage à l'électrique nécessitera des investissements et une analyse très fine, de façon à ne pas arriver trop tôt, ni trop tard....

*“Boost! Transforming the powertrain value chain – a portfolio challenge”