samedi 8 janvier 2011

La SNCF veut devenir un opérateur d'éco-mobilité

J'ai été invité par Euro RSCG à participer à l'événement "Rendez-Vous clients 2011" à Paris, au cours duquel la SNCF a présenté ses projets dans le domaine de l'éco-mobilité.
Avec des initiatives pour favoriser le covoiturage ou l'utilisation du vélo pour aller prendre le train, la compagnie ferroviaire entend désormais accompagner ses clients de "porte à porte" dans leurs voyages, et plus seulement de "gare à gare", dans une optique de "mobilité durable". C'est un pas de plus franchi par le transporteur ferroviaire, qui avait déjà manifesté son intérêt pour les projets de mobilité alternative.



A travers son fonds d'investissement EMP (Eco-Mobilité Partenaires)*, la SNCF est notamment associée avec Green Cove et le site 123envoiture.com pour afficher en gare les offres de covoiturage, sur les écrans. Depuis leur téléphone portable, les passagers peuvent également prendre connaissance des offres disponibles aux prochains arrêts grâce à la mise en place d'un portail mobile. Ce service est actif en Ile-de-France (Transilien dans 347 gares) et en Franche-Comté avec le TER.
Liens :
http://covoiturage.transilien.com/

http://www.123envoiture.com/



Toujours en matière d'automobile, la SNCF souhaite développer l'auto partage. Elle s’est ainsi associée avec la Région Languedoc-Roussillon et Modulauto afin de mettre en place une formule combinant TER et autopartage dans les villes de Narbonne, Montpellier et Nîmes. Avec l’offre Modulauto Liberté, les usagers du train régional bénéficient d’un accès à tarif préférentiel au service d’autopartage – un dispositif de location de voiture à très courte durée (à partir d’une heure). Ce service est accessible en libre service 24h/24 et 7j/7 grâce à un badge RFID, sur le modèle du Vélib’. Cette solution pratique et écologique est aussi une source d’économies pour ses utilisateurs. En effet, le prix inclut à la fois le carburant, l’assurance, l’entretien et un abonnement à la place de parking.
Lien : http://modulauto.net/


Une autre expérience innovante est menée à Pau. En 2010, Pau est devenue la première ville de France à intégrer à la fois des vélos (IDEcycle) et des voitures (IDElib’) en libre-service. Le réseau de transports urbains IDELIS de la communauté paloise se trouve désormais aux avant-postes des modes de déplacement alternatifs en associant bus, vélo et autopartage. Douze voitures et 220 vélos sont accessibles à proximité des lignes de transport en commun, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Lien : http://reseau-idelis.com/


Toujours à propos d'auto-partage, j'ai eu l'occasion d'échanger avec Guillaume Pépy, le PDG de la SNCF. Juste avant son introduction, je lui ai demandé ce qu'il pensait de la décision d'Autolib. N'oublions pas que la SNCF était candidate, avec la RATP, Avis et Vinci Park. Sa réponse : "on ne sait pas pourquoi Bolloré a été choisi, mais c'est la vie. La SNCF se tient à sa disposition si on peut faire des choses ensemble. L'auto partage de voitures électriques va se développer et d'autres municipalités ont aussi des projets".



Autre exemple : l'accompagnement du véhicule électrique. La SNCF commence à installer des prises de recharge sur ses parkings, en vue de l'arrivée des premiers modèles zéro émission.  Le transporteur ferroviaire a pour projet d'aménager des places spécifiques dans deux gares parisiennes pour accompagner le lancement d'une nouvelle compagnie de taxis électriques dans la capitale. Il s'agit de la société STEP (Société de Taxis Electriques Parisiens), à qui le fonds EMP envisage de donner un coup de pouce.



Le train peut devenir lui même plus écologique. Ainsi, dans le cadre du projet Plathée (« Plate-forme pour Trains Hybrides Économes en Énergie et respectueux de l’Environnement »), la SNCF a imaginé avec des partenaires un concept d’engin hybride composé de plusieurs briques technologiques : un moteur diesel « propre » et une pile à combustible qui produisent l’énergie, des supercondensateurs et des batteries qui stockent cette énergie (notamment lors des phases de ralentissement) et la restituent plus tard, et un gestionnaire d’énergie qui orchestre automatiquement le recours aux différents éléments de production et de stockage. Les gains sont de 20 % en consommation de carburant sur les longues distances, 40 % sur les cycles de manoeuvres, et 85 % en stationnement.



Toujours dans une optique de développement durable, la société veut généraliser une éco-conception de ses gares avec "des bâtiments totalement intégrés dans le paysage, construits avec des matériaux locaux, l'utilisation de ressources naturelles pour le chauffage et les énergies (bois, géothermie)". La SNCF planche également sur le Smart Grid.



Enfin, la SNCF prévoit également de lancer, pour la fin 2011, un "éco-calculateur" de poche. Développé avec le prestigieux MIT, il permet, par géolocalisation avec un téléphone portable, de mesurer en temps réel les émissions de CO2 sur un trajet donné, quel que soit le mode de transport (train, tram, bus, voiture, marche…). Ce projet ambitieux a pour nom "CO2GO". Lors de son lancement, l'application sera alors enrichie de fonctionnalités complémentaires : proposition d’itinéraires et de modes de transports associés alternatifs moins « polluants », informations pratiques sur les commerces, les services publics, les parkings, le tourisme…

*Ce fonds soutient Coruscant (panneaux solaires sur les parkings), Green Cove (co-voiturage), Lumeneo (véhicule électrique), Phitech (guidage des personnes déficientes), Urban Cab (triporteurs électriques de livraison) et VuLOg (opérateur pour la la géolocalisation de véhicules électriques).
Lien : http://www.sncf.com/fr_FR/html/media/CH0001-Le-groupe/BR1134-Fonds-Ecomobilite-Partenaires/MD0005_20101223-Lire-l-article.html