mardi 6 juillet 2010

BMW pied au plancher sur l’électro-mobilité (part 2)

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Vitrine du groupe BMW en matière d’électro mobilité, la Mini E n’est qu’une première étape dans la road map. Cette auto a le mérite de rouler aux USA et en Europe et d’avoir engrangé plein de données sur la façon dont les clients l’utilisent. Car, Mini a recruté de vrais clients qui ont roulé au quotidien et tous leurs déplacements ont été analysés. Les autos étaient équipées de boîtiers et les données ont été traitées par des universités. On sait aujourd’hui que 90 % des clients font moins de 80 km par jour, ce qui est nettement en dessous de l’autonomie du véhicule. Autre enseignement : les clients ont tendance à faire le « plein » chez eux ou sur leur lieu de travail. Ils effectuent ainsi deux à trois recharges par semaine. C’est une donnée intéressante, car les producteurs d’énergie (dont EON et Vattenfall) craignaient de devoir déployer massivement des prises sur la voirie. Il convient toutefois de préciser que les Mini E étaient utilisées en tant que deuxième voiture et par des navetteurs pour des trajets domicile-travail.


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En France, BMW prévoit de proposer pour le test sur Paris une « Wall Box ». Il s’agit d’un chargeur à domicile qui permet de faire une recharge sécurisée. Elle peut même être plus rapide si le client passe de 16 à 32 ampères. Le plein de la batterie se fait alors en moins de 4 h, au lieu de 8. Il semble toutefois que les clients acceptent l’idée que la recharge prend du temps. Selon BMW, ce n’est pas forcément un problème, car dans 80 % des cas, il a pu mesurer que les autos de test étaient stationnées en général plus de 5 heures dans la journée.

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La Mini E était le produit de première génération. La suite s’annonce déjà avec la Concept Active E, présentée au salon de Detroit en début d’année. Cette fois, BMW prend pour base la Série 1 et propose 4 places, ainsi qu’un coffre. L’intégration est donc en net progrès. Par rapport à la Mini E, les différences sont assez minimes en matière de comportement routier. Elle reste une traction (comme sur la Mini, le moteur électrique est placé à l’avant) et sa puissance est abaissée à 170 ch, ce qui est compensé par une autonomie supérieure. La voiture va être produite dès l’année prochaine à Leipzig, en Allemagne, sur un site qui sera dédié à l’électro mobilité. L’Active E va entamer à son tour une campagne de tests aux USA et en Europe (elle devrait arriver en France en 2012 pour prendre le relais de la campagne Mini E), et ira même au Japon et en Chine.
L’Active E est un produit élaboré au niveau du design. La Série 1 est mise en valeur par des jantes spécifiques et stylées, ainsi que par des stickers.

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Voir la vidéo Active E :



Mais, encore une fois, ces deux produits ne font que préparer le lancement de la future voiture électrique du groupe. Car, BMW développe sous le nom de » Méga City Vehicle » (MCV) ou « projet i » un véhicule électrique adapté aux grands centres urbains. L’expérience acquise (plus de 600 Mini E produites, 2 millions de km totalisés) a permis d’affiner le marketing et surtout de faire les bons choix techniques.

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La marque bavaroise a choisi de développer elle-même le moteur électrique, la boîte de vitesses (à un rapport fixe) et conçoit elle-même l’électronique de puissance. BMW est en pointe dans ce domaine. Et, pour l’anecdote, ce sont les ingénieurs qui travaillaient sur la F1 qui ont apporté leur savoir-faire, en particulier avec le KERS (le système de récupération d’énergie cinétique au freinage). Pour la batterie, BMW a choisi de faire confiance à SB Limotive (une joint venture entre Samsung et Bosch), mais c’est lui qui gère l’intégration des cellules qui constituent les accumulateurs lithium-ion, et qui a développé la gestion thermique. L’autre atout provient du CFRP, un plastique renforcé par fibres de carbone que l’on utilise en F1 pour résister aux chocs. La marque va s’en servir pour protéger la batterie contre les chocs et aussi pour alléger la voiture. BMW a une joint venture avec la société américaine SGL qui produit ce matériau. Il a déjà 10 ans d’expérience avec le CFRP (utilisé sur la M3, la M6 et la Série 7 hydrogène entre autres, ainsi bien sûr que sur la Mini E et l’Active E). C’est en fait une approche globale qui fera la spécificité de la Méga City en 2013.

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A suivre : le lancement du projet Méga City