mercredi 6 janvier 2010

Le satellite au secours de la radio numérique ?




La France va-t-elle réussir à déployer la radio numérique terrestre (RNT) ? Alors que la TNT enregistre un succès croissant pour la TV, la norme T-DMB (Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting) choisie par notre pays se limite à quelques zones tests (Paris, Marseille, Nice) et les grandes radios privées (Europe 1 notamment) se demandent si elles vont vraiment investir. La faute à la crise, mais aussi un doute quant à la pertinence de la technologie. Pour le moment, seule la Corée du Sud a adopté cette norme. Pourtant, le CSA avait arrêté un calendrier qui prévoyait notamment l'intégration des premiers autoradios en 2013.




C'est dommage, car on se souvient que RTL avait fait une démonstration de la radio numérique lors du dernier Mondial de l'Automobile, en octobre 2008. La radio avait fait équiper un Renault Koleos avec un autoradio capable de recevoir des programmes associant le son de qualité CD, mais aussi du contenu multimédia (affichage de photos et de textes comme la couverture du CD, diffusion de données comme le trafic et la météo en temps réel sur l'écran).




Pour sa part, l'Allemagne, qui disposait déjà et depuis des années d'une autre technologie qui a pour nom DAB (Digital Audio Broadcasting), accélère et va déployer d'ici quelques semaines un multiplex DAB+. La Grande-Bretagne et la Suisse vont en faire autant.



Outre une meilleure qualité d'écoute, le standard permet d'enregistrer des fichiers sonores sur une carte flash, des fonctions de pause et de rembobinage pendant l'écoute d'une chanson et bien sûr l'affichage multimédia.
Les constructeurs allemands (Audi, BMW, Mercedes) proposent l'option DAB sur leurs modèles pour les pays qui peuvent y accéder.

Voir la vidéo (en allemand) avec Audi :







Les américains ont pour leur part la HD radio. C'est un signal numérique relayé par 1900 radios US. Avec un autoradio adapté, on peut écouter de la musique en meilleure qualité et afficher aussi des données. Autre subtilité, on peut aussi mémoriser à la volée un titre écouté à la radio (avec le tagging iTunes) et le conserver pour le réécouter et éventuellement l'acheter sur la boutique en ligne d'Apple pour le mettre ensuite sur son iPod ou son iPhone. Ford sera le premier cette année à le proposer en voiture.
Une autre solution viendra peut être de la radio par satellite. Ce concept est né aux Etats-Unis en l'an 2000 avec le lancement des bouquets XM Radio et Sirius.



C'est une technologie très populaire aux US, même s'il faut payer un abonnement de 10 $ par mois environ. L'intérêt, c'est qu'on peut écouter sa radio favorite partout, sans interférences, et bénéficier de programmes exclusifs et pour la plupart sans pub, plus le trafic et la météo.



En Europe, Worldspace veut s'attaquer à ce marché. L'opérateur collabore notamment avec l'équipementier Delphi et proposera bientôt une offre en Italie avec Fiat. Les clients des marques Alfa, Fiat et Lancia vont pouvoir s'équiper en option ou acheter un autoradio spécifique à installer en monte décalée dans le véhicule. Pour sa part, Renault a choisi de coopérer avec Ondas en vue d'un déploiement en 2012 de la radio numérique en Europe. Les clients auront non seulement la radio, mais en plus la vidéo à l'arrière, l'information trafic, la météo et un service de diagnostic à distance du véhicule.



Worldspace avait équipé un véhicule PSA lors du Mondial de l'Automobile 2006. La démo avait pour but de montrer les avantages d'une liaison satellite pour enrichir la navigation embarquée.



C'était très sensible au niveau de l'information trafic et des places de parking. La radio numérique est un plus pour l'information routière (lire l'article du 6 juillet), mais il va peut être falloir attendre l'arrivée de la radio par satellite à défaut de bénéficier à bord du T-DMB.